AFRIQUE/SOUDAN: Chute d’Omar El-Béchir et Panique à Sékoutouréyah

Le président soudanais a été destitué le jeudi 11 avril 2019 par l’armée. Il a été placé en détention après un mouvement de contestation populaire de plusieurs mois contre son régime politique.

Selon Awad Ahmed Benawf, le ministre soudanais de la Défense nationale, le dictateur El-

Bachir et son régime ont étés remplacés par un « conseil militaire de transition » pour deux ans,

« J’annonce, en tant que ministre de la Défense, la chute du régime et le placement en détention d’Omar El-Bachir dans un lieu sûr », affirmait-il à la télévision d’État.

Outre la destitution du président, le ministre de la Défense a annoncé la fermeture de l’espace aérien pour 24 heures. Les frontières terrestres sont également fermées jusqu’à nouvel ordre, a-t-il ajouté. De plus, un cessez-le-feu a aussi été annoncé à travers tout le pays, notamment dans les régions de l’ouest en proie aux rébellions comme le Darfour, meurtrie par les violences.

Face à une dictature doublée d’un marasme économique sans précédent, le Soudan a été plongé depuis le mois de décembre 2018 dans de violentes manifestations populaires.

L’étincelle de la contestation a été la décision du gouvernement de tripler le prix du pain le 19 décembre 2018. Cette ultime décision politique était destinée à ponctionner encore le porte-monnaie du peuple soudanais.

Âgé de 75 ans et installé au pouvoir par un coup de force depuis 30 ans, Omar El-Bachir qui se prenant pour Pharaon, tyrannisait et spoliait sans vergogne son peuple pendant les trois décennies de son règne autocratique. Depuis le samedi 6 février dernier, une immense foule s’est rassemblée devant le QG des forces militaires, dans le centre de la capitale soudanaise, pour scander des slogans hostiles à l’endroit du régime politique d’El-Bachir. Elle réclamait sans discontinuer le soutien de l’armée pour le renverser. Omar El-Bechir qui avait pris le pouvoir par un coup d’État en 1989, a gouverné son pays d’une main de fer.

La contestation populaire s’est vite transformée en un mouvement hostile qui réclamait la « chute immédiate et sans conditions du régime totalitaire ». C’est dans cette atmosphère de fin de règne que la TV nationale a interrompu jeudi à l’aube ses programmes pour faire état d’une « importante annonce des forces armées. La chute du dictateur est finalement intervenue par anticipation en cours d’après-midi du jeudi. Celle-ci a permis à l’Armée d’accéder à la demande du peuple qui réclamait entre autres, la liberté, la démocratie etle pain.

Peu avant l’annonce du ministre de la Défense, le puissant service de renseignement au

Soudan (NISS), fer de lance de la répression des manifestations, avait fait état de la libération de tous les prisonniers politiques du pays (Agence officielle Suna).

Depuis 2009, Omar El-Bachir fait l’objet de poursuites internationales pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité », perpétrés au Darfour. Il est officiellement poursuivi par la Cour pénale internationale sise à la Haye. En 2010, la CPI avait rajouté l’accusation de « génocide » et a lancé un mandat d’arrêt international contre Omar El-Béchir.

Le président déchu serait logiquement transféré à la Haye pour répondre et se défendre face à des actes barbares et inhumains qui ont fait plus de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l’ONU. Pour éviter la CPI, Omar El-Bachir voulait procéder au tripatouillage de la Constitution soudanaise pour se maintenir à vie au pouvoir en en 2020.

Après les chutes successives de Robert Mugabé, Abdelaziz Bouteflika et Omar El-Béchir qui voulaient tous s’éterniser au pouvoir contre la volonté de leurs peuples, les officiers de leurs pays respectifs se sont ralliés à la volonté populaire pour démontrer que l’Armée est la première force organisée d’un pays qui peut et doit soutenir la nation qui aspire à recouvrer sa liberté et sa dignité confisquées.

CHUTES DE BOUTEFLIKA ET D’EL-BACHIR : PANIQUE ET GRANDE INQUIETUDE A CONAKRY.

Initialement nommé Commandant du Bataillon spécial de Conakry, le Colonel Issa Camara, l’ancien Commandant du camp d’infanterie de Mali a été nommé contre toute attente, préfet de Yomou après la nouvelle de la chute d’Omar El-Bachir, le dictateur Soudanais.

Pourquoi Alpha Mandela Condé s’est-t-il précipité pour changer le décret initial et expédier le Commandant de Bataillon Issa Camara dans une préfecture très éloignée de Conakry ? Le Commandant Issa Camara, on le sait, est l’homme qui a semé la terreur dans la préfecture de Mali avant de se rebeller contre la hiérarchie militaire et de défier les autorités politiques et judiciaires du régime autocratique d’Alpha Mandela Condé.

Le Commandant Camara suscite-t-il désormais méfiance et crainte au Palais Sékoutouréyah ? Sinon, pourquoi l’avoir détaché de son corps de métier et expédié « au bout du monde de la Guinée » ?

Ceci d’autant plus à un moment crucial de la vie de notre nation puisque le régime politique dirigé par le RPG-Arc-en-ciel, s’apprête à jouer avec le feu en encourageant la mise en œuvre d’une déclaration illégale et dangereuse de son leader Alpha Mandela Condé contre la volonté de la majorité du peuple souverain de la Guinée.

Il y annonce sa volonté d’imposer aux guinéens une nouvelle constitution rédigée à l’étranger par un groupe d’étrangers composé de Burkinabè, de Maliens et des Français et ce, au détriment d’une commission constituante légale composée de citoyens guinéens.

Question : Peut-on rédiger une Constitution guinéenne en dehors de la Guinée par des étrangers et l’imposer aux citoyens guinéens pour maintenir Alpha Mandela Condé à vie au pouvoir ?

Comme dirait l’autre : « La problématique du 3ène mandat et le chaos qui résulterait de l’alternance démocratique en 2020 nous édifieront bientôt sur le devenir politique maudit de la République de Guinée durant les prochaines décennies 2020 – 2050 ! ».

L’ultime défi du peuple meurtri de Guinée en 2020 demeure celui de l’unité nationale pour la défense de notre Constitution et nos Institutions républicaines contre la folie autocratique d’Alpha Mandela Condé et sa clique.

Papa Attigou Bah

Président de L’Union pour la Démocratie et le Progrès de la Guinée (U.D.P.G)