ALPHA CONDE FAIT VERSER DES CHAUDES LARMES À LA France. M. Alpha Condé, mauvais – jour !

Je trouve cette expression inhabituelle (à la place du bonjour) particulièrement appropriée pour vous saluer ce matin.

En fait ce n’est pas l’Europe seule que vous faites pleurer aujourd’hui, c’est le monde entier. Tous sont touchés par votre incompétence avérée à assumer la fonction présidentielle en Guinée pour laquelle la France a pourtant misé sur vous. Elle vous a extirpé d’un lot, en 2010, de vingt-quatre candidats parmi lesquels vous étiez très loin d’être celui sur lequel le peuple très patient de Guinée avait jeté son dévolu pour confier sa destinée. Les résultats, après neuf années de gouvernance, se passent de commentaire. C’est la désillusion paroxysmique et le désenchantement pour les guinéens. Quant à la France, du moins l’occident tout entier, le malaise éprouvé est corrosif.

Je me limite juste à la France pour décrire ce triste constat pour la simple raison que les larmes âpres de celle-ci sont désormais versées de manière officielle.

M. Alpha Condé, cher professeur des fausses promesses et des espoirs contrariés !

Il y a quelques jours, l’Ambassadeur de France en Guinée, M. Jean-Marc GROSGURIN, était devant des cadres de certains départements ministériels de notre pays pour tirer sur la sonnette d’alarme et exposer la patate chaude entre les mains que vous représentez aujourd’hui pour la France et le monde entier.

Le visage serré et la voix presque saccadée du représentant d’Emanuel Macron dans notre pays en disaient long pour tout esprit lucide et sincère, spectateur de cette sortie, à la limite désespérée.

« Votre pays, qui n’est pourtant pas en guerre, est premier en terme de demandeurs d’asile et deuxième pourvoyeur d’immigrés en Europe. Cela est inacceptable… », avait-il laissé entendre.

C’est pourtant cela la vérité. C’est pourtant la voix d’une France essoufflée, submergée et complètement embarrassée que porte JM GROSGURIN face à la Guinée, à travers ces cadres des départements ministériels.

Aujourd’hui, dans chaque ville de la France, grande ou petite, ce sont des dizaines de ‘’Gymnases’’ ou camps de réfugiés, bourrés d’immigrants, que le gouvernement français a l’obligation de construire et d’entretenir. Ce, malgré tous les fonds que la même France a investi dans la construction et l’équipement des maisons des jeunes en Guinée à travers le PAASES (Projet d’Appui aux Activités Socio-Educatives et Sportives). Ce sont des milliers et des milliers de personnes démunies qui sont accueillies et prises en charge. Des personnes qui ont affronté tout pour être là. Le danger, le désert, la mère, les intempéries de la nature et tous les risques y afférents face auxquels ils ont le plus souvent contracté toutes sortes de maladies. Ce qui fait qu’on retrouve en France, en ce 21ème siècle, des maladies comme la tuberculose, la galle et autres qui y avaient pourtant été bannies depuis le moyen âge.

M. Alpha ‘’les larmes de la France’’ Condé !   

Vous faites pleurer la France et le monde entier. Aujourd’hui des organisations comme FTDA (France Terre D’Asile), OFII (Organisation Française pour l’Immigration et l’Intégration), OFPRA (Organisation Française pour la Protection des Immigrés et Apatrides), pour ne citer que ceux-là, ont plus de boulot que l’Elysée et Quai D’Orsay réunis. Ce sont des moyens énormément colossaux que vous obligez le gouvernement français à dégager pour l’accomplissement de cette tâche laborieuse. Je ne m’aventurerai pas sur l’énoncé de ces montants au risque de devenir un autre K au carré mais toujours est-il que plus de 60% des demandeurs d’Asile en France et plus de 70% des candidats à l’immigration en transit au Maghreb sont des ressortissants guinéens.

Cette France qui vous a accueilli à l’âge de quinze (15) ans, qui vous a nourri, protégé, formé et même imposé à la Guinée, cette France-là dis-je mérite-t-elle une pareille récompense de votre part ?

Avez-vous oublié que du temps de Sékou Touré ou du Général Conté (paix à leurs âmes) et même du Capitaine Dadis, vous étiez presque persona-non-gratta en Guinée?

Les quelques rares fois que vous avez risqué de partir au pays notamment pour défendre une candidature aux élections présidentielles, vous étiez obligé d’être plus malin qu’Arsène Lupin et plus intelligent que Hugo et Sartre réunis pour sauver votre peau. N’est-ce pas dans ces conditions que vous avez été à la fois le metteur en scène et l’acteur ?

C’est quand même avec vous qu’on connut en Guinée ‘’le politicien-grimpeur’’ sur les murs du stade de Coléah ou encore ‘’le vieux barbu à la djellaba et au bonnet blanc’’ faufilant nuitamment dans les petits sentiers en pleine brousse à Pinet…

A toutes ces épreuves, la France était là pour vous protéger. C’est grâce à elle si vous êtes encore en vie. C’est cela votre récompense, l’étouffer, la saigner et verser ses larmes ?

Cher professeur des ambitions démesurées et des velléités suicidaires de maintien au pouvoir !

Si j’étais à votre place et que j’avais votre âge, j’éviterais ces sirènes révisionnistes et leurs tapages, j’écouterais les conseils de tous ceux qui véhiculent des bons messages, j’exigerais de mes collaborateurs des comportements sages, je ne forcerais pas le passage et je ne ferais pas pleurer la France et le peuple de Guinée davantage.Je m’en irais tout simplement sans embouteillage.

Si non, cher professeur, comme un immigré clandestin en pleine méditerrané, vous partirez à la nage sans gilet de sauvetage…

Alpha Issagha Diallo