N’acceptons pas d’être des témoins passifs et des complices de l’inacceptable.

La profondeur de la douleur que nous portons dans nos cœurs n’a d’égale que celle de l’attachement que nous vouons à notre patrie commune. Regarder cette patrie se diviser, se déchirer, pire, prise en otage par un pouvoir préférant le chaos plutôt que de s’incliner devant l’expression de l’exaspération de son propre peuple, fait de nous des témoins passifs et des complices de l’inacceptable.

L’inacceptable se produit lorsque cinq enfants meurent calcinés dans une maison à Kalinko. L’inacceptable se produit lorsqu’un jeune motard trouve la mort à Kindia suite à une bastonnade par des forces de l’ordre.
L’inacceptable se produit lorsqu’un jeune étudiant est tué par balles dans le quartier de la carrière. L’inacceptable se produit lorsqu’un jeune apprenti est blessé gravement par balles à Sonfonia L’inacceptable se produit lorsque le domicile du chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo est attaqué, lorsque des figures de l’opposition sont intimidées, bastonnées, arrêtées et incarcérées.

Le pouvoir en place est prompt à crier à la paix après avoir semé les graines de la violence, mais de quelle paix parle-t-on ? il n’y a pas de paix tant que la justice n’est pas la même pour tous, il n’y a pas de paix tant que la majorité est opprimée par la minorité, il n’y a pas de paix tant que le verdict des urnes n’est pas respecté, il n’y a pas de paix sans travail, sans pain, sans eau, sans électricité, sans perspectives pour nos jeunes qui continuent à alimenter le cimetière à ciel ouvert qu’est devenue la méditerranée.

N’acceptons pas d’être des témoins passifs et des complices de l’inacceptable!

Nadia Nahman