Confusion de Priorités

Si les spécialistes de la politique guinéenne se posent encore la question de savoir est-ce que le Président alpha Condé, ne se mélangent pas dans ses priorités, il est tout à fait question aujourd’hui que le commun des guinéens se demandent où on va…

Il était apparu anodin quand il s’est agit de dire que le « Professeur » Alpha, supposé avoir la pédagogie qu’il faut pour nous montrer le chemin du changement, n’avait pas de Projet de Société pour bâtir une nouvelle Guinée, d’où les approximation dans les actions.

Dès le discours d’Investiture il a été on ne peut plus clair que le nouvel homme fort du pays n’avait pas une Vision Claire, en tant que commandant du navire Guinée sur les priorités de son quinquennat, d’où les tâtonnement dans les faits et gestes.

A la formation de son Gouvernement, la méthodologie et le manque de Structure Gouvernementale pour montrer le chemin, nous ont entraîné dans une bureaucratie et une grande perte de repère pour pouvoir suivre les actions des uns et des autres, d’où le manque de cohésion et de rigueur dans la gestion.

A la première sortie du Premier Ministre, Chef de Gouvernement, l’opinion se rend compte que le Président de la République a failli à sa première mission qui est celle de se faire Président de tous les guinéens, d’où les messages de remerciements adressés en Basse et en Haute Guinée.

Devant un échec annoncé et inévitable, le Président de la République réveille les vieilles astuces qu’il a utilisé lors de la campagne du second tour pour, à nouveau dresser une partie des guinéens contre l’autre pour justifier son manque de vision et sa capacité à régler les problèmes qui se posent à lui et dont les guinéens veulent des solutions concrètes et immédiates. 

Si du temps de Sékou Touré, il était question de remuer la bouteille du « complot » à chaque fois que le guinéen se trouvait devant une crise aigue de substance, Alpha Condé, lui, remue celle du « sabotage » pour justifier son manque de solution face aux problèmes des guinéens.

1. Alpha Condé est encore le candidat et non le Président

2. Alpha Condé signe des décrets qui en temps normal ne relèvent pas de ses prérogatives

 : Un Président de la République ne doit pas s’investir à ce point dans la gestion de certains problèmes comme l’expropriation de domaines ou de révocations de hauts cadres pour des questions administratives. Monsieur le Président, il y a des choses plus urgentes ; : Il est encore question de sillonner les quartiers de Conakry comme du temps de la campagne et pour dire aux uns que les promesses pris seront tenues, mais avec un peu plus de difficulté parce que les « saboteurs » constituent un obstacle à la réalisation de ses projet pour les populations. Monsieur le Président, il y a des choses plus urgentes ;

Du Côté du Gouvernement, il y a des tentatives peut-être de bonne foi, mais c’est une politique générale qui doit être envisagée pour une gestion globale des affaires publiques. Nous avons suivi le limogeage de tous les Directeurs de EDG pour faute lourde sans qu’aucune procédure judiciaire ne soit enclenchée pour situer les responsabilités dans les fautes commises.

Une première tentative du Premier Ministre visant à maîtriser les Opérateurs Economiques pour la gestion des prix, n’a servi à rien. Une seconde rencontre a demandé à ce que le Ministre du Commerce rencontre aussi les mêmes opérateurs économiques, on ne sait pour quelle finalité.

De son côté, le Ministre des Finances cherche à rencontrer les banquiers de la place pour parler de l’inflation et du cours des devises ou voir comment les cambistes (échangeurs d’argent) pouvaient être maîtrisés d’une manière ou d’une autre. Le Ministre, ainsi que tout citoyen qui a un minimum de bon sens doit avoir une petite idée de la loi de l’Offre et de la Demande qui prévaut dans un environnement de concurrence parfaite. Les économistes appellent cela la main invisible de Keynes.

Tout le problème de la guinée aujourd’hui réside dans une crise de confiance et depuis l’arrivée de ce nouveau pouvoir, rien n’est fait pour rassurer les uns et les autres. Quand les citoyens n’ont pas confiance en l’avenir, ils bloquent la consommation et ils épargnent. Mais comme le manque de confiance se trouve aussi au niveau des institutions financières, l’épargne est retirée de ces institutions, ce qui aggrave la liquidité de ces dernières. Pour une meilleure garantie de ses avoirs, le citoyen se protège en changeant ces FG en $ ou en Euros. La demande de devises excédant l’offre disponible à court terme, les prix de devises ne peuvent que monter.

En stigmatisant systématiquement des personnes ou des groupes de personnes ou quasiment une communauté bien précises comme responsables des malheurs de tout un pays, le Pouvoir manque non seulement de vision à moyen et long terme, mais aussi et surtout du sens de la responsabilité, parce que nul ne peut bâtir une nation en dressant une communauté contre les autres.

A force de faire de grandes annonces et de mettre de côté les priorité dans la gestions des affaires du pays pour ne s’occuper que de petits détails, le Président de la République risque de perdre beaucoup de temps dans la confusion et cela pourrait lui être fatale dans un avenir très proche.

Si en plus des difficultés de gestion au quotidien des problèmes des guinéens, il faut aussi rajouter celui de quelques individus au sein de notre grande muette, il est tout simplement à parier que les problèmes ne font que commencer pour notre Président.

Que le bon créateur guide vos pas, Monsieur le Président. Mais comme dit l’autre, il faudrait lui montrer le chemin.

 

Mamadou BARRY,

Analyste Financier